Monsieur le Gouverneur, Monsieur le député, vous voyez là devant vous la grand-mère Fatou Wade Elle a perdu son mari lors de la Première Guerre et son fils aîné lors de la Seconde. On lui a donné ces médailles dont elle ignore la valeur et on vient de mettre son benjamin en prison pour fait de grève. Elle n'a plus rien. Monsieur le Gouverneur, Monsieur le député, reprenez ces médailles en échange de son fils et de son riz quotidien. Une fois encore il reprit ses paroles en bambara, en toucouleur et en français et, cette fis, il y e Pos dans les tribunes des sourcils qui se froncèrent et des visages qui se durcirent. Bakayoko qui, tout en parlant, avait ouvert sa main pour montrer les décorations, ferma son poing. -Mère, dit-il en oulof, j'ai fait la commission. Et maintenant vous, maçons, menuisiers, ajusteurs, pécheurs, dockers, fonctionnaires, agents de police, miliciens, employés du secteur public et du secteur privé, comprenez que cette grève est aussi la vôtre, comme l'ont déjà compris ceux du Dahomey, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée et de la France. II dépend de vous, travailleurs de Dakar, que nos femmes et nos enfants connaissent des jours meilleurs. Nous avons un rocher qui se dresse sur notre route, tous ensemble nous pouvons le déplacer. En tout cas, les cheminots ne reprendront le travail que lorsque satisfaction leur sera donnée ! » Sembène Ousmane, Les bouts de bois de Dieu, le livre contemporain, 1960, p.p. 337-338 I. QUESTIONS (6pts) 1) Quelle est la tonalité du texte ? (2pts) 2)Nommez un champ lexical dans le texte ; justifiez par des indices textuels (2+2 pts II. Travail d'écriture (14 pts) Vous ferez de ce texte un commentaire composé sans dissocier le fond de la forme, vous montrerez par exemple comment après avoir dénoncé l'exploitation du peuple par les autorités, Bakayoko invite les travailleurs à épouser la grève.​

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