Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même,
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? - Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

P. Verlaine, « Mon rêve familier >>, Poèmes saturniens, 1866

1 a. Quel est le seul nom propre du texte?
b. Quelle est l'intention du poète, selon vous?
2 a. Relevez les GN dont le mot noyau est en gras.
Comment chaque GN est-il composé?
b. Identifiez le type de chaque expansion que vous
avez relevée.
3 Relevez toutes les appositions du texte.
4 a. << ce rêve >> (v. 1), «< une femme » (v.2): réécrivez
la première strophe en mettant ces GN au pluriel.
b. Surlignez chaque changement effectué.
5 Réécrivez les vers 8 et 9 en remplaçant << Elle >>
par << Elles >>.
6 Décrivez ce qu'éprouve le poète dans ce poème.
Vous emploierez au moins:
une proposition subordonnée relative;
- une épithète ;
une apposition.
7 À votre tour, faites le portrait de la femme dont
rêve Verlaine.
Vous emploierez au moins trois types différents
d'expansions du nom.​

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