poème DOCILITÉ

La forêt dit : « C'est toujours moi la sacrifiée,
On me harcèle, onme traverse, on me brise à coups de hache,
On me cherche noise, on me tourmente sans raison,
On me lance des oiseaux à la tête ou des fourmis dans les jambes,
Et l'on me grave des noms auxquels je ne puis m'attacher. Ah !onne le sait que trop que je ne puis me défendre Comme un cheval qu'on agace ou la vache mécontente.
Et pourtantje fais toujours ce que l'on m'avait dit de faire,
On m'ordonna : « Prenez racine. » Etje donnai de la racine tant que jepus, « Faites de l'ombre.» Et i'en fis autant qu'il était raisonnable,
«Cessez d'en donner l'hiver. » Je perdis mes feuilles jusqu'à la dernière. Mois par mois et jour par jour je sais bien ce que je dois faire, Voilàlongtempsqu'on n'a plus besoin de me commander.
Oue l'on me dise ce qu'on attend demoi, et je le ferai,
Qu'on me réponde par un nuage ou quelque signe dans le ciel,
Je ne suis pas une révoltée, je ne cherche querelle àpersonne
Mais il me semble tout de même que l'on pourrait bien me répondre
Lorsque le vent qui se lève fait de moi une questionneuse. »

La Fable du monde - Jules SUPERVIELLE (1938)

10 La forêt du tableau vous paraît-elle très réaliste ? Quel
lien cela peut-il établir avec le poème ? Quels arbres du tableau
peuvent illustrer le dernier vers du poème? Justifiez votre
réponse. (7 points)

poème DOCILITÉ La forêt dit Cest toujours moi la sacrifiée On me harcèle onme traverse on me brise à coups de hache On me cherche noise on me tourmente sans rai class=

Répondre :

D'autres questions