résolu

J'ai une question de Corpus et je n'y arrive pas pouvez vous m'aider svp

 

Quelle vision de la mort est donnée dans chacun des textes du Corpus ?

 

TEXTE A

 

 Pardonnez, si j’achève en peu de mots un récit qui me tue. Je vous raconte un malheur qui n’eut jamais d’exemple. Toute ma vie est destinée à le pleurer Mais, quoique je le porte sans cesse dans ma mémoire, mon âme semble reculer d’horreur chaque fois que j’entreprends de l’exprimer.

Nous avions passé tranquillement une partie de la nuit. Je croyais ma chère maîtresse endormie et je n’osais pousser le moindre souffle, dans la crainte de troubler son sommeil. Je m’aperçus dès le point du jour, en touchant ses mains, qu’elle les avait froides et tremblantes. Je les approchai de mon sein, pour les échauffer. Elle sentit ce mouvement, et, faisant un effort pour saisir les miennes, elle me dit, d’une voix faible, qu’elle se croyait à sa dernière heure. Je ne pris d’abord ce discours que pour un langage ordinaire dans l’infortune, et je n’y répondis que par les tendres consolations de l’amour. Mais, ses soupirs fréquents, son silence à mes interrogations, le serrement de ses mains, dans lesquelles elle continuait de tenir les miennes, me firent connaître que la fin de ses malheurs approchait. N’exigez point de moi que je vous décrive mes sentiments, ni que je vous rapporte ses dernières expressions. Je la perdis ; je reçus d’elle des marques d’amour au moment même qu’elle expirait. C’est tout ce que j’ai la force de vous apprendre de ce fatal et déplorable événement.

 

 

TEXTE B

 

Navré de douleur, je promis à Atala d’embrasser un jour la religion chrétienne. A ce spectacle, le Solitaire se levant d’un air inspiré, et étendant les bras vers la voûte de la grotte : « Il est temps, s’écria-t-il, il est temps d’appeler Dieu ici ! »

 A peine a-t-il prononcé ces mots, qu’une force surnaturelle me contraint de tomber à genoux, et m’incline la tête au pied du lit d’Atala. Le prêtre ouvre un lieu secret où était renfermée une urne d’or, couverte d’un voile de soie ; il se prosterne et adore profondément. La grotte parut soudain illuminée ; on entendit dans les airs les paroles des anges et les frémissements des harpes célestes ; et lorsque le Solitaire tira le vase sacré de son tabernacle, je crus voir Dieu lui-même sortir du flanc de la montagne.

    Le prêtre ouvrit le calice ; il prit entre ses deux doigts une hostie blanche comme la neige, et s’approcha d’Atala, en prononçant des mots mystérieux. Cette sainte avait les yeux levés au ciel, en extase. Toutes ses douleurs parurent suspendues, toute sa vie se rassembla sur sa bouche ; ses lèvres s’entrouvrirent, et vinrent avec respect chercher le Dieu caché sous le pain mystique. Ensuite le divin vieillard trempe un peu de coton dans une huile consacrée ; il en frotte les tempes d’Atala, il regarde un moment la fille mourante, et tout à coup ces fortes paroles lui échappent : « Partez, âme chrétienne: allez rejoindre votre Créateur! » Relevant alors ma tête abattue, je m’écriai, en regardant le vase où était l’huile sainte : « Mon père, ce remède rendra-t-il la vie à Atala? » « Oui, mon fils, dit le vieillard en tombant dans mes bras, la vie éternelle! » Atala venait d’expirer.

 

TEXTE C

 

En effet,elle regarda tout  autour d’elle,lentement, comme quelqu’un qui se réveille d’un songe;puis, d’une voix distincte, elle demanda son miroir, et elle resta penchée  dessus quelque temps, jusqu’au moment où de grosses larmes lui découlèrent des  yeux. Alors elle se renversa la tête en poussant un soupir et retomba sur  l’oreiller.

Sa poitrine aussitôt se mit à  haleter rapidement. La langue tout entière lui sortit hors de la bouche ;  ses yeux, en roulant, pâlissaient comme deux globes de lampe qui s’éteignent, à  la croire déjà morte, sans l’effrayante accélération de ses côtes, secouées par  un souffle furieux, comme si l’âme eût fait des bonds pour se détacher.  Félicité s’agenouilla devant le crucifix, et le pharmacien lui-même fléchit un  peu les jarrets, tandis que M. Canivet regardait vaguement sur la place.  Bournisien s’était remis en prière, la figure inclinée contre le bord de la  couche, avec sa longue soutane noire qui traînait derrière lui dans  l’appartement. Charles était de l’autre côté, à genoux, les bras étendus vers  Emma. Il avait pris ses mains et il les serrait, tressaillant à chaque  battement de son cœur, comme au contrecoup d’une ruine qui tombe. À mesure que  le râle devenait plus fort, l’ecclésiastique précipitait ses oraisons ;  elles se mêlaient aux sanglots étouffés de Bovary, et quelquefois tout semblait  disparaître dans le sourd murmure des syllabes latines, qui tintaient comme un  glas de cloche.

Une convulsion la rabattit sur le matelas.Tous s’approchèrent.Elle n’existait plus.

 

 

Répondre :

Dans le Texte A, la vision de la Mort est négative car elle exprime le deuil, la perte d'un être aimé, l'horreur et la fatalité. Elle est décrite comme lente, froide et douloureuse.

 

Dans le Texte B, la Mort est présentée comme l'accès ultime à Dieu et au salut éternel, le repos mérité après la vie. La vision de la Mort est donc ici positive.

 

Dans le Texte C, la Mort est présentée comme brutale, étouffante et faisant tendre sa victime vers la folie et la perte fatale de sa conscience. C'est donc une vision négative de la Mort.

 

Voilà :)

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