J'ai un debat sur la question suivante. Le président de la république en France peut il être considéré comme un «monarque républicain»

Répondre :

Le président de la République française est-il un monarque républicain ?

Introduction :
"Moi, mon patron c'est Sarko, ce n'est pas Copé", a déclaré le député de Seine-Saint-Denis lorsque celui-ci a été élu dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Ces propos tenus par un parlementaire UMP mettent l’accent sur ce que les modifications constitutionnelles ont fait de la Vème république; un régime partisan avec à sa tête le chef du parti majoritaire, le président de la république.
Michel Debré décrivait le président comme la clef de voute du nouveau régime, c’est également lui qui utilisa pour la première fois le terme de « monarque républicain » pour décrire l’élévation particulière du président par la Constitution. C’est une lecture présidentialiste de la Constitution qui aujourd’hui est particulièrement réaffirmée par la pratique et les modifications constitutionnelles.
Cette expression renvoie principalement à trois évolutions de la fonction présidentielle. D'abord, à la personnalisation du président, qui était inexistante sous la IVe république, cette personnalisation s'appuiera sur la légitimité du chef de l'Etat, et en premier lieu sur celle du Général de Gaulle. De plus, les termes « monarque républicain » évoquent la concentration de nombreux pouvoirs par le président propres à sa fonction et aussi vis-à-vis de la nation et des autres pouvoirs avec lesquels il cohabite. Enfin, conformément à la tradition monarchiste, le président de la Vème République est irresponsable politiquement et juridiquement.
Cependant l’utilisation de ce terme de « monarque » renvoie à un pouvoir autoritaire alors que le terme « républicain » lui renvoie à la république, ce qui en fait des termes à priori incompatibles. L’utilisation de cette expression est donc paradoxale et on peut se demander quels éléments des textes constitutionnels et de la pratique politique permettent d'affirmer qu'au sommet de la république française siège un « président monarque ».
Le véritable tournant de l’hyper présidentialisme date de 1962 lors de la révision constitutionnelle du Général de Gaulle, où le président acquiert une légitimité venant directement du peuple en étant élu au suffrage universel direct. A partir de cette date et de plus en plus, le président de la république étend ses prérogatives sans contrepoids véritable et domine l’activité politique française.

L’article 5 de la Constitution énumère un certain nombre d'attributions générales qui sont celles du président de la république tel que l’assurance, par son arbitrage, de la continuité de l’état. Mais ce ne sont pas ses seuls pouvoirs  et ceux-ci ne subissent pas de réel contrepoids venant des pouvoirs exécutifs et législatifs.

Outre les compétences générales décrites par l’article 5 de la Constitution,on distingue des pouvoirs propres et des pouvoirs partagés.

Les pouvoirs propres du président de la république sont ceux exercés sans contreseing. Cela signifie que ces actes ne nécessitent pas la signature du premier ministre.
Il s’agit par exemple, dans les dispositions de l’article 8 de la Constitution, de la nomination du premier ministre que le président choisit seul, avant la mise en place du quinquennat il devait cependant faire son choix en fonction de la majorité parlementaire afin que son gouvernement soit viable.
Il s’agit également de la soumission au référendum d’un projet de loi sur proposition du gouvernement ou du parlement, cela est prévu à l’article 11 de la Constitution.

Les pouvoirs partagés du président de la république sont ceux exercés avec contreseing. Cela signifie que certains actes du président de la république doivent comporter la signature du premier ministre, et éventuellement celle des ministres responsables.
Il s’agit par exemple, dans les dispositions de l’article 8 de la Constitution, de la nomination et de la révocation des membres du gouvernement qui se fait théoriquement sur proposition du premier ministre. Tout comme celle du premier ministre d’ailleurs, qui toujours en théorie, doit présenter une lettre de démission au président qui peut la signer ou refuser d’imposer son contreseing.
Ce contreseing est en lien direct avec l’irresponsabilité du président de la république car il permet de transférer la responsabilité à l’autorité contresignataire, c'est-à-dire le premier ministre et son gouvernement.

Une foi élu au suffrage universel direct ( depuis 1962 ), le président de la république et son pouvoir ne « risquent plus grand chose », cela est du tout d’abord à la mise en place du quinquennat en 2000 et à l’irresponsabilité du président de la république. 

La loi constitutionnelle du 2 octobre 2000 à modifié l’article 6 de la Constitution relatif au mode d’élection du président de la république. Cette proposition avait été acceptée par le peuple par le biais d’un référendum au préalable. A partir de ce moment là on passe d’un mandat de 7 ans à un mandat de 5 ans.

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