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résolu

Bonjour, je dois faire une dissertation, le sujet est le suivant: La fable vise-t-elle seulement à divertir son lecteur? Pour le plan, j'ai trouvé ça: I) La fable est avant tout un texte divertissant 1er argument: Plaisante pour la mise en scène des personnages, exemple: "Le corbeau et le renard" ( animaux). 2ème argument: Plaisante pour ses variations et ses procédès d'écriture. ex: "la mort et le laboureur" (personnages abstraits) et "le héron et la fille" (double fable) et en 3ème argument: Plaisante pour sa forme, ex: La fontaine dit: "Une morale nue apporte l'ennui". II) Mais ce divertissement est lui même au service d'un enseignement pour le lecteur. argument 1: Contient une morale qui peut etre explicite: ex: "il ne sert à rien de courir, il faut partir à point" argument2: contient une morale qui peut etre implicite, ex: "Le chaîne et le Roseau" argument3: J'AI PAS TROUVE III) La dualité de la fable en fait donc un objet littéraire avec son esthétique propre arguments:J'AI PAS TROUVE exemples: J'AI PAS TROUVE J'aimerais bien avoir des avis et de l'aide pour les points "J'AI PAS TROUVE" Merci!

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Bonjour,

A travers la situation de fable, l’auteur montre aux lecteurs un défaut de la société, ou une morale, sans pour autant avoir recours à un fait réel. L’auteur peut perfectionner l’histoire pour mieux illustrer et argumenter. Ce genre littéraire possède un autre avantage : celui d’exagérer, de vulgariser afin d’atteindre un public plus large. 
En utilisant ce moyen, l’auteur rend accessible son œuvre à plus de lecteurs du fait que la fable semble s’adresser à celui-ci. De plus la morale est plus facilement perceptible quand elle est directement affirmée d’une personne à une autre plutôt qu’implicitement à travers un roman. Les anecdotes extrêmes, hyperboliques sont facilement aptes à convaincre.
Les auteurs de fables utilisent volontairement les coïncidences et les exagérations pour arriver à l’effet plus frappant de la leçon. Dans la fable de Jean de La Fontaine, Les deux Coqs, l’histoire n’aurait pas illustré correctement la morale si le coq vainqueur n’avait pas été mangé par le vautour. Les exagérations et les coïncidences volontaires permettent de perfectionner l’œuvre et sa morale, rendue ainsi convaincante. Le concret et l’extrême sont des caractéristiques de la fiction et de bons moyens pour convaincre un lecteur.

Le comique est d’une part un bon moyen pour persuader du fait que le lecteur peut être plus réceptif au message que veut faire passer l’auteur. Dans la fable de La Fontaine Le Lion le Loup et le Renard, l’humour tient une place importante de part le tableau burlesque des intrigues et la cour. Le loup est un courtisant médisant qui daube son camarade le Renard, qui, malin et fin stratège tient une parole habile auprès du roi qui engendre la mort du Loup.
Le pathétique est, d’autre part, un registre qui touche du lecteur et atteint ses sentiments. Voltaire, en reprenant la forme traditionnelle du conte, la modifie pour en faire un conte philosophique amusant et sérieux à la fois. Il mêle l’humour et le pathétisme pour faire réagir le lecteur, la dénonciation est alors efficace. Dans le dernier chapitre de l’Ingénu, Mademoiselle de Saint Yves meurt de remord, de chagrin, de regret d’avoir trompé son bien aimé, qui, quant à lui, vivra rempli de tristesse jusqu’à la fin de sa vie. C’est le cas par exemple dans Candide, lorsque ce dernier rencontre un esclave "nègre" maltraité, humilié qui affirme que le traitement qu’on lui fait subir est "l’usage". Cette ironie s’oppose au pathétique exprimé par la désillusion de l’esclave et l’espoir de sa famille au vu de sa situation. La fiction fait donc appel aux sentiments du lecteur afin de le persuader.

La possibilité d’interprétation variable d’un texte est également présente dans la fable de La Fontaine La Cigale et la Fourmi. Il est difficile de prendre partie pour l’une ou l’autre, cela dépend alors simplement du lecteur, malgré la morale précise apportée à la fin de la fable. Les œuvres de fiction, si elles sont lues naïvement, peuvent être prises au premier degré et laissent d’autre part une importante liberté d’interprétation au lecteur. Ce qui n’est pas efficace quant à l’argumentation.
Un compromis entre les œuvres de fictions et les questions philosophiques doit être possible pour convaincre sans dépasser le lecteur par des histoires totalement exagérées et surréalistes. L’essai pourrait en effet être une bonne alternative à cela. Voltaire utilise entre autres ce genre littéraire, ses Lettres philosophiques de 1734 en sont un exemple évident. Elles traitent de sujets différents dont l’auteur suggère un point de vue. 

La fable est un bon recours pour convaincre le lecteur dans le sens où elle permet d’exagérer, de pousser l’histoire à l’extrême tout en restant parfois dans des histoires ou des exemples concrets. Elle fait également appel aux sentiments du lecteur de part ses éventuels registres pathétiques, ironiques, voir comique, cela permet de le persuader. De plus elle a le pouvoir de créer une distance à la réalité en choisissant par exemple pour personnage principale un étranger ou bien en créant un nouveau monde. Cependant, elles admettent des limites quant à l’argumentation et ne sont toujours pas le meilleur moyen convaincre. Parfois la fiction dépasse de trop loin la réalité, et de ce fait, le lecteur ne la prend plus au sérieux en sachant pertinemment que les faits racontés sont fictifs et ne peuvent pas réellement arriver. Elles laissent par ailleurs une importante liberté d’interprétation au lecteur qui ne comprend alors pas forcément le message que l’auteur veut faire passer. L’essai est en revanche un bon moyen pour convaincre en faisant appel à la raison et en démontrant les pensées de l’auteur par des faits réels ou historiques. En effet, d’autres genres littéraires parviennent plus aisément de convaincre le lecteur on note entre autres l’essai, le poème polémique ou encore le pamphlet.


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