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ania08

Pour Bergson, le langage nous éloigne des choses mais aussi de nous-mêmes. Car le langage est fait de concepts abstraits généraux qui ne retiennent que ce qu’il y a de commun entre les choses. Ainsi le langage rate tout ce qu’il y a d’unique et particulier. Mais le langage est toutefois mieux adapté pour dire les réalités matérielles car notre langage est fait de mots juxtaposés, séparés les uns des autres et donc est adopté pour dire les réalités matérielles distinctes et séparées spatialement.

La réalité spirituelle, le vécu intérieur est quant à elle une continuité temporelle. Les états de conscience ne sont pas séparés les uns des autres, ils se mêlent les uns aux autres. Ainsi la discontinuité des mots ne peut dire fidèlement la continuité intérieure. Le langage comme instrument social de communication trahit la singularité du vécu de conscience. Les sentiments dans leur diversité sont effacés par les étiquettes communes, générales. Pour mieux dire l’intériorité on peut chercher à dire autrement (rompre avec les termes communs), par exemple en par

l’expression artistique, par un discours imagé, riche de sens car équivoque, ambigu. Ainsi l’Homme est pris

entre un langage univoque et clair (exemple : mathématiques) mais qui devient vide de sens. Or le langage humain ne peut se réduire au modèle technique de la communication c’est-à-dire un émetteur qui a un

message codé et qu’il suffit de décoder pour que le récepteur comprenne le message. Autrement dit langage

clair, univoque. Mais alors les réponses seraient automatiques, prévisibles, au point où il n’y aurait plus

vraiment de dialogue, de richesse de sens. L’Homme est pris en ce langage clair qui ne semble plus rien dire

et un langage riche de sens car il est équivoque, ambigu, ouvert à de multiples interprétations mais au point

où il peut être opaque, incompréhensible. L’Homme est entre deux extrêmes qui sont au final des impasses.

Voilà quelques idées bonne fin de journée ;))

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