Voici un petit texte avec quelques questions.
Dans ce roman de Jules Verne (un auteur que tu as déjà rencontré dans cette unité), trois
aventuriers, Barbicane, Nicholl et Michel Ardan vont tenter de rejoindre la lune à l’intérieur d’un
obus tiré à l’aide d’un gigantesque canon appelé la Columbiad.
Dans l’extrait qui t’est proposé, les trois hommes s’apprêtent à décoller à bord du projectile :
Objectif, lune !
La lune s’avançait sur un firmament1 d’une pureté limpide, éteignant sur son
passage les feux scintillants des étoiles ; elle parcourait alors la constellation2 des
Gémeaux et se trouvait presque à mi-chemin de l’horizon et du zénith3. Chacun devait
donc facilement comprendre que l’on visait en avant du but, comme le chasseur vise en
avant du lièvre qu’il veut atteindre.
Un silence effrayant planait sur toute cette scène. Pas un souffle de vent sur la
terre ! Pas un souffle dans les poitrines ! Les coeurs n’osaient plus battre. Tous les
regards effarés fixaient la gueule béante de la Columbiad.
Murchison suivait de l’oeil l’aiguille de son chronomètre. Il s’en fallait à peine de
quarante secondes que l’instant du départ ne sonnât, et chacune d’elles durait un
siècle.
À la vingtième, il y eut un frémissement universel, et il vint à la pensée de cette
foule que les audacieux voyageurs enfermés dans le projectile comptaient aussi ces
terribles secondes ! Des cris isolés s’échappèrent :
« Trente-cinq ! - trente-six ! - trente-sept ! - trente-huit ! - trente-neuf ! -
quarante ! Feu !!! »
Aussitôt Murchison, pressant du doigt l’interrupteur de l’appareil, rétablit le courant
et lança l’étincelle électrique au fond de la Columbiad.
Une détonation épouvantable, inouïe, surhumaine, dont rien ne saurait donner une
idée, ni les éclats de la foudre, ni le fracas des éruptions, se produisit instantanément.
Une immense gerbe4 de feu jaillit des entrailles du sol5 comme d’un cratère. La terre
se souleva, et c’est à peine si quelques personnes purent un instant entrevoir le projectile
fendant victorieusement l’air au milieu des vapeurs flamboyantes.
1. Firmament : ciel étoilé.
2. Constellation : groupe d’étoiles voisines, auquel on a donné un nom particulier.
3. Zénith : point du ciel situé à la verticale au-dessus de la tête d’un observateur.
4. Gerbe : forme prise par quelque chose qui jaillit et se disperse en faisceau (feu d’artifice, jets d’eau, etc.)
5. Entrailles du sol : partie la plus profonde de la terre.
1. a. Dans la première partie du texte (l.1 à 8), quelle est la première émotion que
ressentent les spectateurs assistant à la scène ? Recopie entre guillemets un mot
pour justifier ta réponse.
b. Comment se manifeste physiquement cette émotion ? c. Quelle expression semble indiquer que la Terre entière fait partie des spectateurs et
partage leur émotion ?
2. a. À partir de la ligne 12, quelle autre émotion que la peur la foule ressent-elle ?
Justifie ta réponse en citant entre guillemets une expression du texte.
b. Lignes 12 à 16 : quel passage montre que la foule attend le décollage avec
impatience ? Quel effet cela produit-il sur le lecteur ? Explique.
3. a. Dans le dernier paragraphe du texte (lignes 19-23), quels sont les deux
phénomènes naturels auxquels l’auteur compare le décollage de la fusée ?
Pour chacun, cite un passage du texte entre guillemets. Quel point commun ces
phénomènes naturels ont-ils avec un décollage de fusée ?
b. Grâce à ces comparaisons, quelle image l’auteur donne-t-il d’un décollage de
fusée ?
4. Dans l’unité 4, tu as étudié le roman d’aventures. En te remémorant ton cours, en
quoi ce passage est-il

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