bonjours, pouvez vous m'aidé pour mon devoir de francais svp

Soudain, un petit coup sonna contre mon bordage . Je fis un soubresaut , et une sueur froide me
glaça des pieds à la tête. Ce bruit venait sans doute de quelque bout de bois entraîné par le
courant, mais cela avait suffi et je me sentais envahi de nouveau par une étrange agitation
nerveuse. Je saisis ma chaîne et je me raidis dans un effort désespéré. L'ancre tint bon. Je me rassis
épuisé.
Cependant, la rivière s'était peu à peu couverte d'un brouillard blanc très épais qui rampait sur
l'eau fort bas, de sorte que, en me dressant debout, je ne voyais plus le fleuve, ni mes pieds, ni mon
bateau, mais j'apercevais seulement les pointes des roseaux, puis, plus loin, la plaine toute pâle de
la lumière de la lune, avec de grandes taches noires qui montaient dans le ciel, formées par des
groupes de peupliers d'Italie. J'étais comme enseveli jusqu'à la ceinture dans une nappe de coton
d'une blancheur singulière, et il me venait des imaginations fantastiques .
Je me figurais qu'on essayait de monter dans ma barque que je ne pouvais plus distinguer, et que
la rivière, cachée par ce brouillard opaque, devait être pleine d'êtres étranges qui nageaient
autour de moi. J'éprouvais un malaise horrible, j'avais les tempes serrées, mon cœur battait à
m'étouffer, et, perdant la tête, je pensai à me sauver à la nage ; puis aussitôt cette idée me fit
frissonner d'épouvante. Je me vis, perdu, allant à l'aventure dans cette brume épaisse, me
débattant au milieu des herbes et des roseaux que je ne pourrais éviter, râlant de peur, ne voyant
pas la berge, ne retrouvant plus mon bateau, et il me semblait que je me sentirais tiré par les pieds
tout au fond de cette eau noire.
En effet, comme il m'eût fallu remonter le courant au moins pendant cinq cents mètres avant de
trouver un point libre d'herbes et de joncs où je pusse prendre pied, il y avait pour moi neuf
chances sur dix de ne pouvoir me diriger dans ce brouillard et de me noyer, quelque bon nageur
que je fusse.
J'essayais de me raisonner : je me sentais la volonté bien ferme de ne point avoir peur, mais il y
avait en moi autre chose que ma volonté, et cette autre chose avait peur. Je me demandai ce que je
pouvais redouter ; mon moi brave railla mon moi poltron , et jamais aussi bien que ce jour-là je ne
saisis l'opposition des deux êtres qui sont en nous, l'un voulant, l'autre résistant, et chacun
l'emportant tour à tour.
Cet effroi bête et inexplicable grandissait toujours et devenait de la terreur. Je demeurais
immobile, les yeux ouverts, l'oreille tendue et attendant. Quoi ? Je n'en savais rien, mais ce devait être terrible.

Extrait de « Sur l'eau » de Guy de Maupassant

1. Relevez le champ lexical de la peur. (
2. Relevez quelques termes montrant que cette peur provoque le malaise physique.
3. « Soudain, un petit coup sonna contre mon bordage. » a) Quelle est la classe grammaticale du
mot « soudain » ? b) À quel temps le verbe est-il conjugué ? c) Qu’annoncent ces deux mots ?
4. Quel événement est à l’origine de cette peur ?
5. « il me venait des imaginations fantastiques »
Quel phénomène météorologique engendre ces imaginations ? Pourquoi ?

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