coute trente-six minu pro
économies et en empruntant une forte somme a arge
Mme Loisel connut la vie horrible des nécessiteux. Elle prit son
parti, d'ailleurs, tout d'un coup, héroïquement.
Il fallait payer
cette
dette effroyable. Elle payerait. On renvoya la bonne
; on
logement; on loua sous les toits une
mansarde.
changea de
Elle connut les gros travaux du ménage, les odieuses besognes de
la cuisine. Elle lava la vaisselle, usant ses ongles roses
sur les
pote.
ries grasses et le fond des casseroles. Elle savonna le linge sale, les
chemises et les torchons, qu'elle faisait sécher sur
une corde
; elle
descendit à la rue, chaque matin, les ordures, et monta
l'eau
, s'ar.
rêtant à chaque étage pour souffler. Et, vêtue comme une
du peuple, elle alla chez le fruitier, chez l'épicier,
chez le
boucher,
le panier au bras, marchandant, injuriée, défendant sou à sou son
misérable argent.
femme
Il fallait chaque mois payer des billets¹, en renouveler d'autres,
obtenir du temps.
Le mari travaillait, le soir, à mettre au net les comptes
20
d'un
com-
merçant, et la nuit, souvent, il faisait de la
copie à cinq sous la page.
Et cette vie dura dix ans.
Au bout de dix ans, ils avaient tout restitué,
tout, avec le taux de l'usure², et l'accumulation
des intérêts superposés³.
Mme Loisel semblait vieille, maintenant.
Elle était devenue la femme forte, et dure, et
25 rude, des ménages pauvres. Mal peignée, avec
les jupes de travers et les mains rouges, elle
parlait haut, lavait à grande eau les planchers.
Mais parfois, lorsque son mari était au bureau,
elle s'asseyait auprès de la fenêtre, et elle son-
30 geait à cette soirée d'autrefois, à ce bal où elle
avait été si belle et si fêtée.
Que serait-il arrivé si elle n'avait point
perdu cette parure ? Qui sait ? qui sait?
Comme la vie est singulière, changeante !
35 Comme il faut peu de chose pour vous perdre
ou vous sauver !





Question me dire les phrases au discours indirect libre (sans verbe ) ​

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