ord
L'abbé de Châteauneuf rencontre Madame la Maréchale
de Grancey, rouge de colère. Il lui demande pourquoi.
- J'ai ouvert par hasard, répondit-elle, un livre qui
traînait dans mon cabinet ; c'est, je crois, quelque
recueil de lettres; j'y ai vu ces paroles: Femmes, soyez
soumises à vos maris ; j'ai jeté le livre.
-
Comment, madame! Savez-vous bien que ce
sont les Épîtres de saint Paul?
-
- Il ne m'importe de qui elles sont ; l'auteur est
très impoli. [...] Et pourquoi soumises, s'il vous plaît ?
Quand j'épousai M. de Grancey, nous nous promîmes
d'être fidèles: je n'ai pas trop gardé ma parole, ni lui
la sienne; mais ni lui ni moi ne promîmes d'obéir.
Sommes-nous donc des esclaves? [...] Quoi ! Parce
qu'un homme a le menton couvert d'un vilain poil
rude, qu'il est obligé de tondre de fort près, et que mon
menton est né rasé, il faudra que je lui obéisse très hum-
blement ? Je sais bien qu'en général les hommes ont
les muscles plus forts que les nôtres, et qu'ils peuvent
donner un coup de poing mieux appliqué : j'ai peur
que ce ne soit là l'origine de leur supériorité.
Ils prétendent avoir aussi la tête mieux organisée,
et, en conséquence, ils se vantent d'être plus capables
de gouverner; mais je leur montrerai des reines qui
valent bien des rois.
Voltaire, «Femmes, soyez soumises à vos maris »,
Mélanges, pamphlets et œuvres polémiques, 1768.
A
I

relever la thèse et les arguments, les surligner et les reformuler avec vos propres mots?

Répondre :

Bonjour !

Thèse et Arguments

Thèse:

Madame la Maréchale de Grancey rejette catégoriquement l'idée que les femmes doivent être soumises à leurs maris, considérant cela comme une imposition injuste et sans fondement.

Arguments:

Contrat de mariage:

Texte: "Quand j'épousai M. de Grancey, nous nous promîmes d'être fidèles: je n'ai pas trop gardé ma parole, ni lui la sienne; mais ni lui ni moi ne promîmes d'obéir."

Reformulation: Lors de leur mariage, elle et son mari se sont promis fidélité, mais jamais obéissance. Elle souligne que la fidélité était l'accord, non l'obéissance, et même cet engagement n'a pas été strictement respecté.

Égalité des sexes:

Texte: "Sommes-nous donc des esclaves? [...] Parce qu'un homme a le menton couvert d'un vilain poil rude, qu'il est obligé de tondre de fort près, et que mon menton est né rasé, il faudra que je lui obéisse très humblement?"

Reformulation: Elle se moque de l'idée que des différences physiques, comme la pilosité faciale, puissent justifier la soumission d'une femme à un homme. Elle refuse d'être traitée comme une esclave à cause de caractéristiques physiques superficielles.

Force physique et pouvoir:

Texte: "Je sais bien qu'en général les hommes ont les muscles plus forts que les nôtres, et qu'ils peuvent donner un coup de poing mieux appliqué : j'ai peur que ce ne soit là l'origine de leur supériorité."

Reformulation: Elle reconnaît que les hommes ont généralement plus de force physique, mais elle remet en question l'idée que cela puisse justifier leur supériorité et leur domination sur les femmes.

Capacité intellectuelle et leadership:

Texte: "Ils prétendent avoir aussi la tête mieux organisée, et, en conséquence, ils se vantent d'être plus capables de gouverner; mais je leur montrerai des reines qui valent bien des rois."

Reformulation: Les hommes se vantent d'être intellectuellement supérieurs et donc mieux qualifiés pour gouverner. Cependant, elle affirme qu'il y a des reines aussi compétentes, voire plus, que des rois, remettant en cause la prétendue supériorité intellectuelle masculine.

Reformulation complète

Madame la Maréchale de Grancey critique vivement l'idée que les femmes doivent être soumises à leurs maris, en arguant que ni elle ni son mari n'ont jamais promis de se soumettre l'un à l'autre lors de leur mariage. Elle trouve absurde de devoir obéir à son mari simplement en raison de différences physiques superficielles comme la pilosité faciale. Elle souligne que la force physique des hommes ne devrait pas être un facteur de domination et conteste l'idée que les hommes soient intellectuellement supérieurs en soulignant que de nombreuses reines sont aussi capables, sinon plus, que des rois.

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